Le projet
De mémoire d’hommes, nul ne se souvenait de l’existence d’un cadran solaire sur la façade sud de l’église Sainte-Marie-Madeleine à Saurat.
Et pourtant, au-dessus de l’entrée de la sacristie, finement maçonnée en surépaisseur, le socle et son gnomon attendaient leur parure.
L'église Sainte-Marie-Madeleine (XIIIᵉ siècle) bâtie sur Saint-Saturnin connu divers agrandissements et ornementations successifs dont nous retiendrons les vitraux datant de 1873. C’est sans doute à cette époque que fût créé le cadran, à moins qu’il ne l’ait été à la fin du XVIIIᵉ siècle, début de la prospérité de notre village de Saurat dont la population atteignait alors près de cinq mille habitants.
L'expertise
Le revêtement ciment du support, malgré son ancienneté, est resté dans un état parfait.
Le gnomon, lui, apparaît comme solidement ancré et ne recevra qu’un traitement antirouille.
Après confirmation d’avis d’expert, il fut décidé que le cadran sera peint directement sur le support existant après une préparation d'accrochage.
Tout fut calculé, et noté pour recevoir les heures lors de la mise en peinture.
L'artiste et le cadran
Le village de Saurat, comprenant dans sa population nombre de scientifiques, enseignants et artistes, trouva son spécialiste des cadrans solaires occitans.
L'artiste LISLE. Sous la main de notre artiste Ariégeoise, notre cadran pris forme dans sa superbe robe.
La logistique
Le projet étant situé à cinq mètres de hauteur, la mairie offrit la pose d’un échafaudage et les bénévoles de l’association permirent l’installation, et, durant toute la réalisation, la mise en place d’une permanence pour sécuriser et assister l’intervention de l’artiste. En termes de fonds, l’offre très raisonnable de l’artiste et le mécénat nous permirent une mise en œuvre du projet extrêmement rapide.
Parlons du cadran
De forme carrée, de deux mètres par deux mètres, légèrement en relief sur un mur crépi, nous avons un contour composé d’un feuillage entrelacé sur fond jaune. L’ensemble des quatre autres éléments composant ce cadran se répartissent au centre du carré de fond blanc.
Tout en haut, s’inscrit la devise « DONNE DU TEMPS AU TEMPS » rappelant l’importance de donner à chaque chose, à chaque évènement, le temps qu’il mérite. Au centre de cette devise, très symboliquement, le gnomon prend naissance, pour aller de son ombre, au gré du temps, égrener le temps.
Dessous, une tête d’ange posée entre ses ailes, d’un style naïf, rappelle le visage « poupon » d’un vitrail du XVIIᵉ siècle existant sur cette même façade de l'église, à hauteur du cœur. Ce vitrail, en forme d’oculus, en excellente conservation, éclairait le tabernacle.
Enfin, un chapelet en forme de berceau vient couronner les sept chiffres romains marquant les heures d’été de onze heures à cinq heures.
